Numéro Spécial actes du colloque « Littérature et droit »

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Introduction

Fondé en 2013 par Manhan Pascal Mindié, Professeur Titulaire à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, le Laboratoire d’Études et de Recherches en Littérature Française et Francophone (LABERLIF) valorise la richesse théorique et transculturelle des littératures française et francophone dans un dialogue avec les sciences humaines. À travers sa revue Les Cahiers du LABERLIF, il publie et diffuse les travaux du laboratoire, favorisant les échanges entre chercheurs d’Afrique et d’Occident. C’est dans cette dynamique qu’a eu lieu, les 12 et 13 mars 2025, le deuxième colloque interdisciplinaire du LABERLIF sur le thème « Littérature et droit : interactions et confrontation », visant à analyser les croisements entre pensée juridique et pratique littéraire.
Les Actes du colloque, structurés en trois parties, rassemblent les contributions de chercheurs venus de divers pays et disciplines. La première partie, intitulée « Sources littéraires et juridiques du droit », s’ouvre avec Paul-Hervé Agoubli et Anne-Dominique Téhé, qui examinent le rôle de l’herméneutique dans la compréhension du droit et prônent un équilibre entre expertise et participation citoyenne. Konan Valery Justin N’Guessan analyse la fonction éducative du roman africain dans la formation du magistrat, tandis que Morel Ban montre comment les normes juridiques limitent la liberté de création. Bêh Mohamed Touré envisage la faute comme transgression universelle, fondement de la responsabilité. Hinyomo Klintio Carine Touré et Alain Pierre Didjé explorent l’hybridation entre droit et littérature à travers La Condition humaine de Malraux et Petits Blancs, vous serez tous mangés de Chatenet. Patricia Ahioua-Atsé montre, dans le roman judiciaire, comment la fiction contribue à la diffusion du droit pénal. Enfin, Famahan Samaké revisite J’Accuse…! de Zola, symbole d’engagement moral et politique, démontrant la capacité de la littérature à redresser le droit.
La deuxième partie, « Littérature et droits de l’homme », interroge la représentation des libertés fondamentales dans la création littéraire. Axel Éba étudie les droits de la bourgeoisie française chez Proust ; Yacouba Koné et Vassiriki Koné analysent, chez Camus et Kafka, la dénonciation de l’arbitraire judiciaire et du totalitarisme. Sylvain K. Kouassi et Djofolo Doumbia s’intéressent au droit à la fin de vie, tandis que Serge Simplice Nsana lit La Colère du fleuve de Matoko comme une dénonciation des violations des droits humains. Alain Irié Tié Bi montre que Le Feu de Barbusse et Normance de Céline sont des réquisitoires contre la guerre et l’oppression. Christian Adjassoh et Niguaume A. N’bra défendent, à travers Hugo, une poésie engagée en faveur des droits des femmes. Enfin, Manafa Kady Traoré, en croisant Le Clézio et Kafka, met en lumière l’écriture dialogique comme plaidoyer pour la dignité humaine et l’altérité.
La troisième partie, « Droit, tradition et plagiat en littérature », explore les interactions entre droit coutumier, éthique et création. Pornon Camara met en évidence les marqueurs du droit traditionnel chez Zadi Zaourou et Kwahulé, tandis que Clément Wouguin Goué montre comment Leonora Miano réinvente le droit africain dans La Saison de l’ombre. Amadou Diarra, à travers Sali de Sibirina Coulibaly, révèle la justice sénoufo comme négociation entre coutume et modernité. El Hadji Camara et Omo Céline Koffi revisitent les accusations de plagiat contre Ouologuem et Calixthe Beyala, analysant les frontières entre emprunt et imitation. Kisito Hona adopte une approche interdisciplinaire pour cerner les mécanismes psychologiques et juridiques du plagiat, tandis que Modibo Ibrahima Kanfo revient sur les controverses autour de Houellebecq et Darrieussecq, révélant leur apport à la réflexion critique sur la création contemporaine.

Prémière partie: SOURCES LITTÉRAIRE ET JURIDIQUE DU DROIT

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